Scoutisme de Baden-Powell |
Le chef qui veut être digne de commander doit commencer par être capable de se commander à lui-même.
Sans maîtrise de soi, personne ne peut prétendre à la maîtrise des choses et encore moins des personnes.
Un chef doit en particulier être maître de sa langue, de ses nerfs et de son coeur.
Les vrais chefs sont en général des silencieux; ils évitent les paroles inutiles, se gardent de toute outrance de langage, ne livrent pas à tout venant leurs projets ou leurs états d'âme.
Ils savent qu'il faut écouter beaucoup et parler peu pour agir efficacement. Les beaux parleurs peuvent quelques fois faire illusion, mais ils n'en sont que plus sévèrement jugés lorsque, l'heure venue d'agir, ils se révèlent au-dessous de la tâche. Rien n'est plus dangereux qu'un chef qui parle à tort et à travers. Le bavardage est l'indice d'un manque de maîtrise de soi; le chef qui en est atteint ne tarde pas à perdre l'estime et la confiance de son entourage.
Un chef doit être maître de ses nerfs. Guide né de ses gars, c'est sur lui, sur les muscles de son visage pourrait-on dire, que se fixent leurs regards aux heures critiques pour juger de la situation. Le moindre signe d'inquiétude, de dépression, d'affolement suffit à provoquer le pessimisme, l'angoisse ou la panique.
C'est la sérénité du chef qui détermine dans un groupe le complexe de sécurité. Pour garder son sang-froid, n'être ni irritable ni excitable, il ne faut pas que le chef se laisse dominer par ses occupations ou par les événements.
Développer en soi le sens de la hiérarchie des valeurs, établir un ordre d'urgence pour ses activités, y compris les activités de détente nécessaire, proportionnées à l'importance de chaque effort le temps qu'il doit lui être réservé.
Le chef doit rester maître de son coeur. Sans doute, il faut qu'il soit bon, indulgent, compréhensif, mais il ne doit jamais se laisser guider par ses sympathies ou antipathies instinctives. S'il doit avoir le coeur sur la main, il doit garder la main sur son coeur et ne jamais laisser parler son coeur avant que la raison n'ait parlé. Sinon, il set à la merci de toutes les impulsions, de tous les caprices et, disons le mot, de toutes les faiblesses.
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Mis à jour / révisé le 23-04-2009
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