Scoutisme de Baden-Powell |
Qu'on l'appelle Camp-Volant, Raid, Bummel, Tournée... cela importe peu. Ce qui importe, c'est de comprendre que le camp-volant est la forme de camp la plus appropriée à la Route, qu'il est, pour le routier, l'activité la plus complète, la plus parfaite, la plus formatrice.
C'est là qu'il pourra montrer, mettre en action et parfaire ses qualités de campeur, d'explorateur, de marcheur, qu'il pourra vivre dans la grande fraternité avec les autres routiers du clan, apprendre à les connaître, à les aider, à les aimer.
Rien ne vaut l'épreuve pour apprendre à connaître quelqu'un et on peut dire que la route, le camp est une grande épreuve. Même par ses seuls éléments physiques, la longueur des étapes, la fatigue, les ampoules, la vie rude dans toutes ses applications, elle met souvent le corps à sang, elle met aussi l'âme à nu.
Il faut parler d'abord d'un élément essentiel au camp-volant, un élément tellement capital à toute activité de sortie qu'on n'y songe pas le plus souvent, parce qu'on n'en conçoit pas sans elle, comme on ne conçoit guère la route sans elle non plus : la marche.
On commente souvent en routisme la grande erreur de considérer la marche comme un simple moyen alors qu'elle est, par elle-même, activité de route, et la première. Sans doute, c'est par elle que le routier se déplace, qu'il se rend à l'endroit de travail, qu'il gagne l'étape; cela n'empêche qu'elle est l'élément premier de la formation par la route et la grosse épreuve aussi de la route.
« La route rentre par les pieds » notait un routier, au jour de son Départ, dans son carnet de route. Profonde vérité.
La marche constitue même parfois, en elle-même, l'activité essentielle : ainsi dans les Raids de Noël, il est assez difficile de se livrer à des travaux d'exploration et la marche, rendue plus dure et plus pénible en raison de la saison, prendra, dès lors, une importance toute spéciale.
Il faut tout d'abord y voir un exercice physique excellent. Elle est un sport complet, où tout le corps s'exerce. Elle nécessite un long entraînement et comme tout entraînement, elle exige une somme considérable de qualités, de vertus morales :
Autant de leçons que donne la marche à qui veut la faire. De plus, elle nous permet la pénétration idéale des pays traversés; elle nous fait sentir, toucher et respirer les contrées de nos explorations. Marche et exploration, deux grandes activités de route. Elle a aussi un effet que l'on ne distingue peut-être qu'après une certaine pratique, mais qui est capital : celui de fraternisation. Il est impossible aux routiers qui ont fait route ensemble de ne pas se rapprocher l'un de l'autre, tâcher de se comprendre et de même que leurs pas s'efforcent à la cadence commune, ainsi il leur est impossible de ne pas penser en mesure.
La route a choisi comme moyen indispensable et essentiel de formation la route marchée. C'est un aspect de la vie rude. Pourquoi a-t-on opté pour ce moyen?
Premièrement, parce que la route marchée a une valeur d'effort; elle forme le caractère et la volonté.
Deuxièmement, parce qu'elle a valeur de réflexion, invitant après un certain temps le routier au silence, au retour sur soi, à la séparation des distractions, à la conversation sérieuse, à l'intimité, à l'échange.
Troisièmement, parce qu'elle a valeur de fraternité : dans la difficulté on se serre les coudes. On ne passe pas cinq ou six jours ensemble sous le soleil ou la pluie, en face des mêmes expériences sans se solidariser.
Quatrièmement, pour les croyant, parce qu'elle a valeur de prière. En route, les scouts-routiers peuvent avoir des rites de prière, des temps réservés à la méditation et à la liturgie. Le contact avec la nature les élève spontanément vers Dieu Créateur.
Mis à jour / révisé le 10-02-2009
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