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 Scoutisme de Baden-Powell 

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 La cigarette aux scouts
a-t-elle sa place?

Pour répondre simple, c'est non. Ça pue, ça fait jaunir les dents, ça coupe le souffle, ça embête ceux qui n'ont pas demandé d'en griller une (fumée secondaire). Bref, parce que cela va à l'encontre des bonnes habitudes de vie que devrait adopter le scout.

Au-delà de la fumée :
Éléments de réflexion sur la cigarette et la troupe

Le scout et la cigarette

La plupart des troupes interdisent carrément l'usage de la cigarette pendant leurs activités. Cette politique est tout à fait compatible avec l'un des buts du scoutisme : la santé. En effet, on n'a jamais été aussi bien informé des effets dévastateurs de la cigarette sur la santé. On sait aussi que les jeunes, proies de choix pour les fabricants de tabac, commencent de plus en plus tôt à fumer et que la cigarette peut créer de la dépendance. La loi antitabac vise tout particulièrement les jeunes. Ainsi, la vente de cigarettes aux moins de 18 ans est interdite. De plus, la cigarette est bannie dans les écoles et les centres de loisirs jeunesse.

Si la cigarette n'est pas déjà interdite dans votre unité, peut-être est-ce le temps de prendre clairement position sur le sujet. Alors que la société accorde autant d'efforts à éliminer le tabagisme chez les jeunes, des efforts semblables ne devraient-ils pas être consacrés dans nos troupes?

Toutefois, au-delà des interdits imposés par la loi ou les règles de la troupe, se pose une question plus importante : celle des choix qu'un jeune est appelé à faire relativement à sa propre santé. Il y a là une mission éducative qui a de quoi intéresser tout chef d'unité. Parler de cigarette en ne parlant que des règles réduit le problème à une simple question d'interdiction ou de permission. Or, le vrai défi pour un scout n'est pas d'observer le règlement, mais d'apprendre à faire des choix compatibles avec sa santé. Ce défi, nos jeunes y font face quotidiennement dans la cour d'école, dans leurs choix de consommation, ou encore dans leur propre quête d'identité et d'indépendance. Je vous parle de la cigarette, mais il pourrait tout aussi bien être question de drogue ou d'alcool. Les tentations incompatibles avec la santé sont nombreuses!

Pour cette raison, il me semble qu'on ne devrait pas hésiter à consacrer un moment pour sensibiliser nos jeunes aux dangers du tabagisme, en allant au-delà d'une simple description des balises normatives. Dans une plus large perspective, on pourrait valoriser les comportements compatibles avec la santé et outiller nos jeunes pour résister aux pressions de toutes natures (publicité, influence des pairs, etc.).

Le scout « fumeur »

Que faire si certains arrivent aux réunions la cigarette entre les lèvres? La patrouille est un fort moteur d'influence sur les jeunes, qui peut avoir un effet positif mais aussi négatif. Il importe de ne pas minimiser l'impact qu'un ou plusieurs fumeurs peuvent avoir sur le reste de la troupe. Quel message est lancé au reste de la patrouille si quelques-uns (disons un CP et quelques autres) se réunissent avant ou après les réunions pour fumer à l'extérieur du local? Est-ce que le scout « populaire » est celui qui fume? La sensibilisation des jeunes de la troupe face aux dangers de la cigarette prend alors une importance toute particulière.

Par ailleurs, la situation se corse si ces jeunes sont aux prises avec une réelle dépendance face à la cigarette. S'il est possible de s'abstenir de fumer pendant les réunions, la chose peut être difficile, voire impossible, pendant tout un camp. Comment concilier le besoin de l'adolescent aux prises avec une dépendance face à la cigarette avec la nécessité de protéger les autres jeunes de la troupe contre les effets néfastes de la cigarette et, surtout, l'envie de commencer?

Une solution peut être de prévoir certains assouplissements « encadrés » à la règle. Cependant il faut alors que ces mesures exceptionnelles soient d'application égale pour tous (incluant les chefs fumeurs!) et en toutes circonstances (camp ou sorties de patrouille). De plus, elles doivent être concoctées en accord avec les parents concernés et dans un cadre qui ne suscitera pas l'envie des autres. À ce chapitre, la vigilance est de rigueur. J'ai moi-même eu l'occasion d'observer une situation où nous avions permis à certaines de fumer, à l'abri des regards, à un moment précis de la journée. Or, ce petit groupe « exclusif » bénéficiait ainsi d'un temps privilégié de détente et d'échange dans le coin maîtrise qui a vite fait l'envie des autres. Ce n'était certes pas l'effet escompté! L'établissement d'une politique d'exception est délicate et son inclusion ne doit pas être perçue comme un encouragement à fumer mais plutôt comme une mesure d'accommodement.

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Mis à jour / révisé le 23-04-2009
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