Scoutisme de Baden-Powell |
La satisfaction calculée de certains élans naturels permet de donner à l'éducation une saveur et un élan. C'est la loi dite de l'intérêt; savoir vendre son produit. La réceptivité de l'homme, dans certaines conditions, augmente avec sa joie.
Un jeune veut qu'on lui donne confiance. Il existe en l'homme des moteurs naturels : la sexualité, le besoin d'aimer, de s'affirmer, de vaincre, la curiosité, etc. Baden-Powell propose d'en utiliser la force : «Intéressez le garçon à sa propre éducation. »
Le scoutisme répond aux goûts des garçons. Tout caractère qui n'est pas provoqué dévie. Les jeux répondent à ses besoins. Il est essentiel d'en prévoir dans nos programmes et de tous les calibres. Le jeu facilite l'effort, défoule, instruit.
Rien n'est plus intolérable à l'homme que le sentiment d'être inutile. Le scoutisme nous offre les moyens d'utiliser l'élan. Les épreuves d'aspirant, de 2e et de 1ères classes, les badges et brevets sont des moyens de progresser sur un point et de s'éduquer soi-même.
Ils sont une source qui permet de répondre à ce besoin vigoureux et normal des jeunes de s'affirmer et de se prouver. Les intérêts, liés à l'appétit de la personnalité, sont satisfaits par les preuves de confiance, par le fait d'être considéré comme un « quelqu'un » et de pouvoir donner sa parole et d'être cru. Lorsqu'on sait présenter aux jeunes de bons jeux, ils en profitent et quand on sait leur offrir de bons thèmes, ils les préfèrent à rien ou à l'illusion. Baden-Powell a vite saisi la puissance motrice de l'image, du vocabulaire et des signes. Il en a illuminé tout le scoutisme.
La méthode scoute est sélective. Elle trie, parmi les intérêts moteurs, ceux qui cadrent avec ses buts et ses dimensions. Le scoutisme est par définition fidèle et mobile. L'adaptation permanente fait partie intégrante de sa méthode. Pour mieux atteindre ses buts, il faut évoluer sans cesse.
Nos cinq buts lui donnent un sens. Les cinq dimensions et la simple loi invitent à une sélection et suscitent l'intérêt du garçon à une super sélection.
Voici quelques exemples :
Coins de patrouille.
De multiples centre d'intérêts allument l'homme. Les uns se situent dans l'imagination, les autres dans l'appareil à abstraire, à penser. Mais les plus exigeants, du moins à 13-17 ans, sont dans la passion d'agir. Agir plaît; profitons-en! On doit donc faire confiance au CDP et aux CP. On doit leur laisser la possibilité d'organiser des excursions, des jeux et de développer le sens de l'ordre. C'est l'aventure qui rend viril, généreux et réceptif aux grands messages. L'aventure scoute est un programme d'action.
« On ne lutte pas contre le mal par des défenses, mais en suggérant
des activités attrayantes et dont les effets soient bons. »
(Baden-Powell)
Les buts du scoutisme sont presque à viser en tir indirect. La loi scoute entre dans la peau comme le métier dans les doigts de l'apprenti. Baden-Powell lui-même a parlé des « mille et une activités de l'éclaireur ». Le scoutisme est littéralement élastique et il n'est guère de sports, d'aventures, de voyages, de techniques que nous ne puissions faire entrer dans son dynamisme.
L'action (le jeu) se retrouve dans le milieu de prédilection du scoutisme : la nature. Au sein de la patrouille, elle se concrétise par le service, les raids, les voyages, l'accueil d'étrangers, etc. Le jeu est santé, la santé est action. Le mot santé suit cette courbe : jeux, jeux-sports, sports de compétition, puis personnels, sports d'équipe; régulation optimale de sa vie physique, intégration consciente d'un régime de satné dans le projet de personnalité.
L'éducation par l'action signifie d'abord que l'éduqué agit sur lui-même., s'éduque lui-même, puis, que l'éducateur ne se contente pas de parler, mais propose des actions et que c'est par l'action qu'il forme.
La personnalité va de la régulation des instincts au pouvoir de synthèse et de création, en passant par la croissance des capacités d'amour. Gagner dasn les jeux et savoir perdre; se tirer d'un raid avec intelligence; vouloir devenir second de patrouille; s'exercer à l'architecture ou à l'art oratoire; jeux débats; préparer un aspirant à sa promesse; etc.
La joie de l'action chez les scouts se paie de la générosité d'une victoire sur soi, d'abord, puis d'une découverte des autres; en passant à l'action par des jeux d'observation, pour rire, quelques techniques d'empreintes, quelques conseils en passant, des jeux encore, des jeux de chasse à l'homme et des histoire pour détendre, des signes de piste... à l'induction, puis une histoire vraie... et des conclusions calmes. Le scoutisme est joie, aventure, vacances et authentique progrès.
Entre l'action et la loi scoute, la responsabilité fait le pont. Qui qu'il soit émotif ou non, l'homme normal doit être actif l'instant qu'il hérite d'une ou plusieurs responsabilités. Naturellement, que celles-ci soient réelles, concrètes et durables et son courage ainsi que ses forces doubleront d'ardeur. Ce moyen, en plus d'une certaine satisfaction et d'un défoulement, permet surtout d'accroître chez le garçon :
(i) La conscience et l'honneur
(ii) Le sens de l'ordre
(iii) Le pouvoir prospectif
(iv) Le sens des relations humaines
et lui aide à prouver à la fois :
A) Ses capacités
B) Une plus grande exigence de lui-même
C) Son plus grand réalisme
D) Et un approfondissement des techniques
La responsabilité stimule, met en effervescence et éveille la personnalité. Pour certain nombre d'hommes, compter pour un, se faire un nom, un destin singulier, est biologiquement vital. Baden-Powell, dont l'intention nette est moins celle de former des champions, des aigles ou des héros que celle d'amener chaque homme (qui le veut) au meilleur de sa personnalité, fait de la responsabilité l'un des moteurs principaux de sa pédagogie.
L'aventure scoute est une aventure organisée où chacun a son poste utile; chaque patrouillard, en passant par le CP. Chacun y trouve son rôle et son compte. Les responsabilités scoutes ne sont pas des responsabilités à priori; elles sont les cinq dimensions du scoutisme pour cadres et les cinq buts pour sens.
Le scoutisme est antifiction.
Le scoutisme est responsable. Il l'est pour une part, certes, mais avant de se sentir responsable de tous et de tout, il convient d'être, sans fiction (donc concrètement), responsable de quelque chose et de quelqu'un. Le scoutisme utilise le goût de la responsabilité pour satisfaction et défoulement, certes, mais surtout pour accroître la conscience, le sens de l'ordre, le pouvoir prospectif et le sens des relations humaines. Nous profitons du grand désir pour demander, au passage quelques preuves de capacité, plus d'exigence sur soi, de réalisme et de technique.
Le poste de CP peut faciliter l'éducation de l'intelligence, de la psychologie, du jugement, du sens d'autre et de la décision. Le scoutisme correspond à un moment authentique de l'adolescence.
Le système des patrouille est une méthode d'organisation et de gouvernement. Qui dit système de patrouille dit à la fois organisation de patrouille, d'inter patrouille, d'intercommunication et d'interrelation entre deux, trois ou quatre patrouilles, c'est-à-dire la troupe.
La troupe est le grand ensemble pédagogique qui permet de fournir le dynamisme du scoutisme en lui donnant la force, l'efficacité et la flexibilité dans les entreprises qui intéressent à la fois l'individu et la société, un petit groupe social (patrouille) et un plus grand (plusieurs patrouilles réunies).
Il ne s'agit pas de faire jouer le scout à l'homme avant l'heure. On devient homme en vivant bien son adolescence. Le système des patrouilles est une excellente méthode d'initiation à la vie sociale et patiente, et non factif. Le troupe est le « moyen ensemble » où chaque patrouille apprend qu'elle n'est pas seule, qu'il existe une autre échelle de valeurs et de relations que la sienne, qu'elle peut compter sur les autres comme l'on peut compter sur elle.
Le système des patrouilles trouve sont intérêts, son piquant, dans la rivalité naturelle qui pousse à la comparaison et à la compétition. Le scoutisme n'est pas une église, une usine ou une université en miniature. Il est plutôt une famille en expansion. D'où vient d'ailleurs l'expression, « nous sommes frères scouts ».
Ce que l'honneur avait pu contenir de fierté noble, de grandeur d'âme, de besoin d'instaurer entre les hommes un régime de confiance, a péri dans le déraillement.
La Cour d'honneur est chez nous :
A) L'instance suprême du scoutisme (et non uniquement celle de la troupe)
B) Le gardien de l'objectivité
L'esprit qui anime cette Cour n'est pas la Loi seulement, mais l'Amour de la Loi scoute. Non pas que le garçon s'y présente en tant qu'exécutant ou bourreau, mais l'amour de celui-ci qui le guide librement vers l'Idéal (Dieu, pour les croyants).
C'est un moment éducatif, en aucun cas ce n'est un jugement. La Cour d'honneur est stratégique. Les Conseils des chefs sont tactiques. Ces derniers sont le gouvernement de la troupe. Ils organisent, ils animent.
On les retrouve à deux niveaux :
A) Les Conseils de patrouille
B) Les Conseils de chefs.
On y discute et prépare les objectifs et les activités à courts et long termes. On y réparti les tâches et les missions. On y évalue les différents facteurs qui peuvent influencer (argent, temps, équipement, formation, techniques, etc.).
Ceux-ci sont complétés par des hautes patrouilles, lesquelles permettent au scoutmestre de former ses CP.
Préc.: Dimensions du scoutisme |
Mis à jour / révisé le 05-05-2009
Signaler une erreur