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 Scoutisme de Baden-Powell 

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L'Ankus du roi

Les Quatre qui jamais n'ont été remplis depuis la première Rosée, on les nomme —
Gueule de Jacala, gésier de Vautour, mains de Singe,
Oeil d'Homme.

Dicton de Jungle.

Kaa, le gros Python de Rocher, venait de changer de peau pour la deux centième fois peut-être depuis sa naissance; et, Mowgli, se rappelant toujours qu'il lui devait la vie, à la suite de certaine nuit blanche aux Grottes Froides, dont vous vous souvenez peut-être, accourut l'en féliciter.

Un serpent, après avoir changé de peau, reste toujours quinteux et démoralisé jusqu'à ce que la nouvelle peau commence à reluire et à prendre apparence.

Kaa ne plaisantait plus Mowgli maintenant, mais, avec tout le Peuple de la Jungle, il l'acceptait comme le Maître de la Jungle, et lui portait toutes les nouvelles qu'un python pouvait naturellement apprendre. Ce qu'ignorait Kaa de la Moyenne Jungle, comme on l'appelle, la vie qui court à ras de terre ou sous terre, la vie des cailloux, des terriers et des racines, on aurait pu l'écrire sur la plus petite de ses écailles.

Cet après-midi Mowgli, assis au milieu des grands anneaux de Kaa, maniait la vieille peau flasque et déchirée, qui gisait toute nouée et tordue parmi les rochers, telle que Kaa venait de la quitter. Kaa s'était courtoisement tassé sous les larges épaules nues de Mowgli, de sorte que le garçon reposait en réalité dans un fauteuil vivant.

Mowgli passa sa main sur la marqueterie en losanges de l'immense échine :

Et il se baissa, en riant, comme pour soulever le grand corps de Kaa par le milieu, juste à l'endroit où le cylindre offrait le plus d'épaisseur. C'était comme si un homme eût essayé de soulever un conduit à eau de deux pieds de diamètre; et Kaa restait immobile, pouffant de gaieté silencieuse. Puis ils commencèrent leur habituelle partie du soir : l'Adolescent, dans la fleur de sa jeune force, et le Python, en la somptueuse nouveauté de sa parure, face à face pour un match de lutte, épreuve d'adresse et de vigueur. Sans doute Kaa eût pu broyer une douzaine de Mowgli, s'il s'était laissé aller; mais il jouait avec précaution, et ne donnait pas le dixième de sa puissance. Dès que Mowgli avait eu la force de supporter quelques façons un peu rudes, Kaa lui avait enseigné ce jeu, qui assouplissait les membres du garçon comme nul autre. Parfois Mowgli, garrotté jusqu'au menton par les anneaux mobiles de Kaa, s'efforçait de dégager un bras pour saisir le serpent à la gorge. Alors Kaa cédait mollement, et Mowgli, d'un rapide mouvement des deux pieds, tâchait de paralyser la prise de l'énorme queue, tandis qu'elle cherchait en arrière, à tâtons, l'appui d'un rocher ou d'une souche. Ils oscillaient ainsi d'un côté et d'autre, tête contre tête, chacun épiant son moment jusqu'à ce que le beau groupe sculptural se fondît en un tourbillon de replis noirs et jaunes de jambes et de bras agités, pour se reformer et se défaire encore.

Le jeu finissait toujours de la même manière, par un coup droit de bélier qui culbutait le garçon plusieurs fois sur lui-même. Jamais Mowgli ne put trouver une garde contre cette botte foudroyante, et, comme le disait Kaa, il ne valait pas la peine d'essayer.

Et Mowgli, suivant l'habitude, fut lancé à une douzaine de mètres, suffoquant et riant. Il se releva, de l'herbe plein les doigts, et suivit Kaa vers la baignade favorite du sage python — mare profonde et noire comme l'encre, entourée de rochers, et qu'égayaient des moignons d'arbres sombres. Le garçon s'y glissa à la mode de la Jungle, sans un bruit, et plongea; il reparut à l'autre bord, toujours sans bruit, et se retourna sur le dos, les bras derrière la tête, suivant des yeux la lune qui se levait au-dessus des rochers, et s'amusant, du bout des orteils, à en briser le reflet dans l'eau. La tête taillée en diamant de Kaa fendit la mare comme un rasoir, et vint se poser sur l'épaule de Mowgli. Ils restèrent immobiles ainsi, voluptueusement pénétrés par la fraîcheur de l'eau.

Un cobra pressé descendit le long d'un rocher, but, leur souhaita « Bonne chasse! », et disparut.

Kaa se mit à rouler lentement dans l'eau, comme un steamer pris par le travers.

Mowgli savait que Kaa parlait du Peuple Singe.

Mowgli nagea vers le bord, se roula dans l'herbe pour se sécher, et tous deux se mirent en route pour les Grottes Froides, la cité abandonnée dont vous avez déjà entendu parler. Mowgli, à cette époque, n'avait plus peur du Peuple Singe, mais le Peuple Singe gardait la plus vive horreur de Mowgli. Cependant leurs tribus étaient en expédition dans la Jungle, de sorte que les Grottes Froides apparurent vides et silencieuses dans le clair de lune. Kaa ouvrit la marche vers les ruines du pavillon de la reine, qui s'élevaient sur la terrasse, se coula par-dessus les décombres et plongea dans l'escalier à demi bouché qui, du centre du pavillon, s'enfonçait sous terre. Mowgli lança l'appel des serpents : « Nous sommes du même sang, vous et moi », et suivit, sur les mains et les genoux. Ils se traînèrent ensuite, sur un long parcours, dans un passage en pente, qui tournait et revenait plusieurs fois sur lui-même; et, à la fin, ils atteignirent un endroit où la racine de quelque arbre géant, qui jaillissait du sol à trente pieds au-dessus, avait descellé une des lourdes pierres du mur. Ils rampèrent par cette brèche et se trouvèrent dans un vaste caveau, dont le toit en forme de dôme avait été pareillement disjoint par des racines d'arbre, de telle sorte que de rares traînées de lumière en balafraient l'obscurité.

Et Mowgli vit bouger quelque chose de blanc, et, petit à petit, se dresser le cobra le plus monstrueux sur lequel ses yeux se fussent jamais posés, un être long de huit pieds ou presque, et devenu, à force de vivre dans l'obscurité, d'un blanc de vieil ivoire. La marque des lunettes elle-même sur le capuchon éployé avait tourné au jaune pâle. Ses yeux étaient aussi rouges que des rubis; tout l'ensemble présentait l'aspect le plus surprenant.

Du regard, en clignant les yeux, il fit le tour du caveau, puis ramassa sur le sol une poignée de quelque chose qui brillait.

Il laissa retomber les pièces d'or, et fit quelques pas en avant. Le sol du caveau disparaissait sous quelque cinq ou six pieds de monnaies d'or et d'argent qui avaient jailli des sacs où on les avait primitivement enfermées. Au cours des siècles le métal avait fini par se tasser et s'agglomérer comme fait le sable à marée basse. Dessus, au milieu, ou bien en trouant la surface, comme des épaves bosselant la grève, se voyaient des howdahs à éléphants, en argent repoussé, incrustés de plaques en or martelé, enrichis d'escarboucles et de turquoises. Il y avait des litières et des palanquins pour transporter les reines, encadrés et cerclés d'argent et d'émaux, avec des bâtons à poignées de jade et des anneaux d'ambre pour les rideaux; des chandeliers d'or à pendeloques d'émeraudes percées qui frissonnaient sur les branches des images de dieux oubliés, hautes de cinq pieds, en argent, avec des yeux de pierreries; des cottes de mailles damasquinées d'or sur acier, frangées d'un semis de perles gâtées et noircies par le temps; des casques à cimiers et à filets de rubis sang de pigeon, des boucliers de laque, d'écaille et de peau de rhinocéros, à bandes et à bosses d'or rouge, ornés d'émeraudes sur les bords; des faisceaux d'épées, de dagues et de couteaux de chasse à poignées de diamant; des vases et des cuillers d'or pour les sacrifices, et des autels portatifs d'une forme qui ne voit jamais la lumière du jour; des coupes et des bracelets de jade; des cassolettes, des peignes, des pots à parfums, pour le henné, pour le khôl, tous en or repoussé; des anneaux de nez, des bracelets, des diadèmes, des bagues et des ceintures sans nombre; des baudriers larges de sept doigts, en diamants et rubis taillés en pyramide; des coffres à triple armature de fer, dont le bois tombé en poudre laissait voir, à l'intérieur des piles de saphirs étoilés, opales, oeils-de-chat, saphirs ordinaires, diamants, émeraudes et grenats cabochons.

Le Cobra Blanc avait raison. Aucune somme n'aurait pu seulement commencer à payer la valeur de ce trésor, butin trié de siècles de guerre, de pillage, de commerce et d'impôts. Les monnaies seules, pierres précieuses mises à part, étaient sans prix, et le poids brut de l'or et de l'argent pouvait atteindre deux ou trois cents tonnes. Tout prince indigène dans l'Inde d'aujourd'hui, si pauvre qu'il soit, possède une réserve cachée qu'il grossit toujours; et, bien qu'une fois, de loin en loin, il arrive à un prince éclairé d'expédier quarante ou cinquante chariots à boeufs chargés d'argent pour recevoir en échange des titres de rentes, la plupart d'entre eux gardent jalousement leur trésor et son secret.

Mais naturellement Mowgli ne comprenait pas ce que tout cela voulait dire. Les couteaux l'intéressaient un peu, mais ils n'étaient pas aussi bien en main que le sien, et il eut tôt fait de les laisser retomber. À la fin il découvrit un objet vraiment captivant, posé sur le fronton d'un howdah à demi enseveli dans les monnaies. C'était un ankus ou aiguillon à éléphant, de deux pieds de long, quelque chose comme une petite gaffe. Un rubis cabochon unique en formait le sommet, et sur une longueur de huit pouces, au-dessous, le manche était clouté de turquoises brutes dont le semis rapproché fournissait une prise des plus satisfaisantes. Au-dessous encore régnait un rebord de jade sur lequel courait une guirlande de fleurs, seulement les feuilles de ces fleurs étaient d'émeraude, et les corolles de rubis sertis à même la fraîche et verte pierre. Le manche se continuait par une tige de l'ivoire le plus pur, tandis que l'extrémité — la pointe et le croc — était d'acier avec des nielles d'or qui représentaient une chasse à l'éléphant. Les dessins attirèrent l'attention de Mowgli, qui s'aperçut de quelque rapport entre eux et son ami Hathi.

Le Cobra Blanc l'avait suivi de près.

Le Cobra Blanc frissonna tout entier d'une joie diabolique.

Mowgli ramassa quelque chose de blanc et de poli.

Kaa s'élança, les yeux flambants.

Mowgli posa tranquillement la main sur la tête de Kaa.

Mowgli se tenait debout, l'ankus à la main, la pointe tournée vers la terre. D'un geste rapide il le lança devant lui, et l'ankus retomba sur le gros Serpent, en travers et juste en arrière du capuchon, et le cloua sur le sol. En un éclair Kaa tombait de tout son poids sur le corps qui se tordait, le paralysant du capuchon à la queue. Les yeux rouges flamboyaient, et les six pouces de tête libres battaient furieusement de droite et de gauche.

Il saisit le Serpent derrière le capuchon, ouvrit de force la bouche avec la lame de son couteau, et montra les terribles crocs venimeux de la mâchoire supérieure, qui apparaissaient noirs et desséchés dans la gencive. Le Cobra Blanc avait survécu à son poison, comme il arrive aux serpents. 

Et, faisant un signe de départ à Kaa, il ramassa l'ankus, rendant au Cobra Blanc la liberté.

Mowgli se traîna par le trou pour regagner le passage, et sa dernière vision fut celle du Cobra Blanc frappant furieusement de ses crocs désarmés les faces d'or indifférentes des dieux couchés sur le sol, et sifflant :

Ils se retrouvèrent avec joie une fois de plus à la lumière du jour, et, lorsqu'ils furent rentrés dans leur propre Jungle, et que Mowgli fit étinceler l'ankus au soleil du matin, il se sentit presque aussi content que de la trouvaille d'un bouquet de fleurs nouvelles pour mettre dans sa chevelure.

Mowgli s'en alla, dansant, brandissant le grand ankus, et s'arrêtant de temps à autre pour l'admirer, jusqu'à la partie de la Jungle que Bagheera fréquentait de préférence; et il la trouva en train de boire après une chasse un peu dure. Mowgli lui conta ses aventures depuis le commencement jusqu'à la fin, et Bagheera, entre-temps, reniflait l'ankus. Lorsque Mowgli en vint aux derniers mots du Cobra Blanc, Bagheera fit entendre un ronron approbateur.

Bagheera ouvrit à demi les yeux — elle avait une grande envie de dormir — en un clignement malicieux.

Le poids de l'ankus commençait à le fatiguer.

L'ankus vola parmi des étincelles, et s'enterra lui-même, la pointe en bas à cinquante mètres de là parmi les arbres.

Bagheera s'en alla vers un gîte d'affût de sa connaissance, à environ deux milles de là. Mowgli grimpa sans peine sur un arbre commode, noua trois ou quatre lianes ensemble, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, se balançait dans un hamac à cinquante pieds du sol. Bien qu'il n'eût pas d'objections positives contre le grand jour, Mowgli suivait la coutume de ses amis, et en usait le moins possible. Lorsqu'il s'éveilla parmi les bruyantes peuplades qui vivent dans les arbres, c'était de nouveau le crépuscule, et il venait de rêver aux beaux cailloux qu'il avait jetés.

Et il se laissa glisser le long d'une liane jusqu'à terre; mais Bagheera était devant lui. Mowgli put l'entendre flairer dans le demi-jour.

Ils tuèrent aussitôt que possible, mais il ne s'écoula pas moins de trois heures avant qu'ils eussent fini leur repas, bu à leur soif, et pris la piste pour de bon. Le Peuple de la Jungle sait que rien ne répare le dommage d'un repas bousculé.

Et ils prirent l'allure vite et hachée du trot de chasse, à travers le clair de lune et les taches d'ombre, en suivant les empreintes de ces deux pieds nus.

Ils continuèrent leur course sur un terrain détrempé.

Et un bond superbe l'emporta aussi loin que possible en avant. La première chose à faire lorsqu'une piste cesse d'être claire, c'est de se jeter en avant, d'un seul coup, sans la brouiller davantage de ses propres empreintes. Bagheera, en touchant terre, se retourna et fit face à Mowgli, en criant :

Mowgli accourut et regarda.

Bagheera retourna d'un bond à la première piste, laissant Mowgli penché sur la curieuse trace aux orteils en dedans du petit sauvage des bois.

Il s'éloigna du rocher, pas à pas, parmi les arbres, en élevant la voix, selon la distance, à mesure qu'il approchait d'une petite cascade.

La Panthère avait sondé le bois dans toutes les directions pour voir comment la trace du Grand Pied l'éloignait du revers du rocher. Enfin, elle donna de sa voix.

Bagheera bondit le long des nettes empreintes, et Mowgli suivit les pas du Gond. Pour un moment, il n'y eut que silence dans la Jungle.

La voix de Mowgli lui répondit à cinquante mètres à peine sur la droite.

Ils galopèrent encore un demi-mille, en gardant toujours à peu près la même distance, jusqu'à ce que Mowgli, dont la tête n'était pas aussi près de terre que celle de Bagheera, criât :

À dix mètres à peine, en face d'eux, étendu en travers d'un monceau de pierrailles, gisait le corps d'un villageois du district, le dos et le flanc transpercés par la petite flèche empennée d'un Gond.

La trace unique d'un homme agile qui avait couru vite, un fardeau sur l'épaule gauche, persistait autour d'une longue bande basse de gazon sec en forme d'éperon, où chaque empreinte, aux yeux perçants des traqueurs, semblait marquée au fer rouge.

Ils ne parlèrent ni l'un ni l'autre jusqu'à ce que la trace aboutît aux cendres d'un feu de camp, caché dans un ravin.

Le corps recroquevillé d'un petit Gond gisait là, les pieds dans les cendres, et Bagheera interrogea Mowgli du regard.

Ils ne parlèrent plus pendant une grande heure, tandis qu'ils relevaient la large voie des quatre hommes.

Le soleil était déjà clair et chaud lorsque Bagheera dit :

Bagheera, un peu sur la gauche, fit entendre un indescriptible bruit de gorge.

Un paquet de vêtements aux couleurs vives gisait en tas sous un buisson, et, alentour, de la farine s'était répandue.

Ils n'avaient pas fait un mille de plus qu'ils entendirent Ko, le Corbeau, en train de chanter un chant de mort au sommet d'un tamaris, à l'ombre duquel trois hommes étaient couchés. Un feu mourant fumait au centre du cercle, sous un plat de fer qui contenait une galette noircie et brûlée de pain sans levain. Près du feu gisait flamboyant au soleil l'ankus de rubis et de turquoises.

Un habitant de jungle arrive à en savoir, par expérience, aussi long que la plupart des médecins sur les plantes et les baies vénéneuses. Mowgli flaira la fumée qui montait du feu, rompit un morceau de pain noirci, le goûta, et, le recrachant :

La « pomme de mort » est le nom que la Jungle donne à la pomme épineuse ou datura, le poison le plus prompt de toute l'Inde.

Deux nuits plus tard, tandis que le Cobra Blanc honteux, spolié, solitaire, roulait des pensées de deuil dans les ténèbres du caveau, l'ankus de turquoises vola en sifflant par le trou du mur, et s'abattit avec fracas sur la couche de monnaies d'or.

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LA CHANSON DU PETIT CHASSEUR

Mor le Paon, les Singes Gris dorment encor — tout est sombre,
Chil n'a point fauché le ciel sur cent brasses de longueur,
Par la Jungle doucement flotte un soupir, glisse une ombre —

C'est la peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

Doucement, dans la clairière, elle fuit, épie, espère,

Le murmure monte et s'étend, chuchoteur;

Ton front se mouille et se glace, à l'instant ce bruit qui passe —

C'est la peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

Avant que du haut du mont la lune ait sabré la roche,
À l'heure où trempé, défait, s'égoutte le poil pleureur,
Écoute à travers la nuit : un souffle halète, approche —

C'est la Peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

À genoux, bande la corde; qu'en sifflant la flèche morde;

Plonge ta lance au fourré vide et moqueur;

Ta main faiblit, se dénoue et le sang quitte ta joue —

C'est la Peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

Quand la trombe voit le ciel, quand le pin glisse et s'écroule,
Quand cingle et claque le fouet de l'ouragan aboyeur,
Dans les cuivres du tonnerre une voix plus haute roule —

C'est la Peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

La crue écume et s'encaisse, le bloc oscillant s'affaisse,
Chaque brin d'herbe est un spectre en la livide lueur,
Ta gorge sèche se scelle et ton coeur battant martèle :

C'est la Peur, ô Petit Chasseur, c'est la Peur!

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  1. Littéralement : « souche pourrie ». (note de traduction)  haut.gif

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Mis à jour / révisé le 23-02-2009
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