Scoutisme de Baden-Powell |
Les baleines sont parmi les plus grands animaux vivant actuellement sur notre planète. Objet d'une chasse intensive pendant des siècles, certaines espèces sont arrivées à un effectif critique pour leur survie. Les mesures très strictes qui ont été prises pour tenter de les sauver ne sont pas toujours respectées.
Terme utilisé pour désigner les différentes espèces de cétacés à fanons, s'opposant aux cétacés à dents (comme le cachalot); au sens large, terme incluant aussi certaines espèces à dents (comme la famille des baleines à bec, ou celle des baleines blanches).
Le cachalot est parfois considéré comme une baleine, le mot étant pris dans un sens très large.
Les baleines présentent un aspect général très voisin de celui des poissons. Leur corps allongé, dont la forme bien profilée est caractéristique, est recouvert d'une peau lisse dépourvue de poils (sous le derme, l'épaisseur de la couche de lard atteint 12 à 18 cm). La tête est grande et large, et la boîte crânienne est reportée en arrière par allongement de la face en un long museau. Les yeux, petits, sont placés aux angles de la bouche, ce qui ne permet pas une vision binoculaire; les narines (ou évents) sont déplacées vers l'arrière. Le cou, peu distinct, forme un tout rigide avec le crâne et le tronc. Le corps, ainsi d'une seule venue, s'effile progressivement vers l'arrière, pour se terminer par une nageoire caudale (ou queue) contenue dans un plan horizontal, alors que chez les poissons la queue est contenue dans un plan vertical. Il existe parfois un aileron dorsal, souvent prolongé par un repli cutané qui a son symétrique ventral.
Les membres antérieurs, transformés en « nageoires pectorales », conservent néanmoins un squelette comparable à celui d'une main, les phalanges étant incluses dans la peau, un peu comme elles le seraient dans une moufle. Les membres postérieurs sont régressés. Du bassin ne persistent que deux os indépendants de la colonne vertébrale. L'anus s'ouvre à la base de la queue. Chez la femelle, la fente vulvaire est située en avant de l'anus. Chez le mâle, les testicules restent dans l'abdomen et la verge ne fait saillie que pendant la miction et l'érection. Chaque mamelle (située au niveau de l'aine) a son mamelon caché dans une poche plus ou moins profonde.
Les baleines se déplacent par de puissants battements de la queue, qui agit dans le sens vertical, tandis que les membres antérieurs fonctionnent à la manière d'un gouvernail. La baleine la plus rapide, le rorqual commun (Balaenoptera physalus), a une vitesse de croisière de 15 à 20 km/h, et peut pousser des pointes à près de 40 km/h. Ces animaux aspirent et expirent l'air par les évents, dont les orifices peuvent être fermés pendant la plongée.
Lorsqu'elle émerge, la baleine éjecte sous une forte pression l'air humide qui était contenu dans ses poumons. Cet air ainsi expulsé (2 000 litres environ) se dilate brusquement, et le refroidissement qui en résulte provoque une condensation de la vapeur d'eau qu'il renferme.
Il se forme ainsi un nuage blanc (le souffle) pouvant atteindre 2 ou 3 m de hauteur et dont l'aspect varie selon l'espèce considérée. Il est intéressant de remarquer que, si un homme s'asphyxie au bout de quatre-vingts secondes passées sous l'eau, les baleines, grâce à des dispositifs anatomiques vasculaires spécifiques et à des particularités physiologiques, peuvent aisément rester quinze minutes en plongée à 400-500 m de profondeur.
Le foetus de baleine possède des bourgeons de dents, mais le baleineau naît sans dents. Sur les gencives supérieures se développent des formations cornées, les fanons; au nombre de plusieurs centaines, mesurant de 1 à 2 m, ils fonctionnent comme de véritables filtres à plancton. La nourriture des baleines est en grande partie constituée de petits crustacés planctoniques (par exemple ceux du genre Euphasia), qui forment des bancs massifs dans les eaux de l'Antarctique et qu'on appelle le krill. La façon dont s'alimentent ces gigantesques animaux est bien connue : avançant, bouche ouverte, dans un épais nuage de plancton, le cétacé engouffre une énorme quantité de crustacés et d'eau; puis la langue remonte vers le palais, forçant ainsi l'eau à s'écouler entre les fanons. Lorsqu'il ne reste dans sa bouche qu'une masse de plancton essoré, l'animal l'avale (on a pu trouver dans l'estomac jusqu'à 10 tonnes de krill).
Les baleines seraient monogames. Selon les espèces, la gestation dure de dix à douze mois. La mise bas a lieu en surface. Le jeune reste auprès de sa mère, qui l'allaite sous l'eau, pendant cinq à dix mois. La conformation de la bouche du nouveau-né ne lui permettant pas de sucer le mamelon, on admet que la mère lui envoie le lait sous pression (1 tonne par jour), en jets successifs. Ce lait est riche en graisses (40 à 50%) et sa teneur en protéines est deux fois plus grande que celle du lait des mammifères terrestres. Aussi le jeune se développe-t-il rapidement.
Les baleines vivent en groupes. Elle produisent des sons sous l'eau, qui leur permettent vraisemblablement d'explorer le milieu et de communiquer entre elles. Les centres acoustiques de leur cerveau ont d'ailleurs une ampleur considérable. Quelques mois avant la parturition (la mise à bas), les mysticètes abandonnent les eaux froides, où ils se sont abondamment nourris, pour des eaux tempérées ou tièdes. Ils se portent vers la zone intertropicale pour mettre bas. Pendant cette migration, ils ne mangent pas.
Le sous-ordre des mysticètes comprend trois familles, celle des Balaenidae, celle des Eschrichtiidae et celle des Balaenopteridae.
À la famille des Balaenidae - celle des baleines franches - appartient la baleine du Groenland (Balaena mysticetus), dont la longueur ne dépasse pas 18 m et qui est dépourvue d'aileron dorsal. Cette espèce, qui vit dans les régions arctiques, est devenue très rare, les baleiniers l'ayant pourchassée à outrance. Cependant, on en compte aujourd'hui quelques individus, car sa chasse est interdite depuis les années 1950. On citera également : la baleine de Biscaye, ou baleine des Basques (Eubalaena glacialis), entièrement noire, qui peuple l'Atlantique Nord et dont le stock se reconstitue peu à peu grâce à une protection totale de l'espèce mise en oeuvre depuis les années 1950; la baleine franche naine (Neobalaena marginata), qui ne mesure pas plus de 6 m et qui vit dans les mers du Sud, au voisinage de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande et de l'Amérique du Sud (cette espèce, sans valeur économique, n'a jamais été chassée).
La famille des Eschrichtiidae est représentée par une seule espèce, la baleine grise de Californie (Eschrichtius gibbosus), de 15 m de long, qui vit dans le nord de l'océan Pacifique, où des mesures de protection rigoureuses ont permis une reconstitution substantielle de la population.
Les Balaenopteridae, ou rorquals, regroupent les formes les plus grandes. Parmi elles, on peut mentionner le rorqual bleu, ou baleine bleue (Balaenoptera musculus), dont on connaît des exemplaires de près de 30 m pesant 136 t; au au milieu des années 1990, on évaluait à un millier environ le nombre d'individus subsistant dans l'Antarctique. D'autres membres de cette famille sont le rorqual commun (Balaenoptera physalus), espèce la plus communément observée dans les eaux françaises, principalement en Méditerranée, le rorqual de Rudolphi (B. borealis), le rorqual de Bryde (B. edeni), le petit rorqual (B. acutorostrata) et le mégaptère, ou baleine à bosse, ou jubarte (Megaptera novaeangliae), espèce plus côtière que les grands rorquals.
Bien avant l'ère chrétienne, les habitants de l'Alaska chassaient la baleine et, dès le Moyen Âge, des chasseurs norvégiens, danois, allemands et anglais partaient vers le Grand Nord pour tuer au harpon la baleine du Groenland et la baleine des Basques, qui nagent lentement et possèdent une couche de lard si épaisse que leur cadavre flotte sur l'eau. Au début, on procédait à l'exploitation de la baleine à terre. De nos jours, les flottes baleinières comprennent des bateaux chasseurs-patrouilleurs (ils détectent les animaux au radar et les tuent au moyen d'un lance-harpon à grenade) et de gros navires-usines sur lesquels on dépèce et conditionne les baleines.
Le produit le plus intéressant pour l'homme est l'huile de baleine (extraite de la couche de lard). D'abord utilisée pour les lampes, cette huile sert maintenant dans l'industrie de la margarine, des savons et des résines. La chair de baleine est un aliment pour les animaux et, au Japon, pour les hommes.
Le massacre des baleines a provoqué une diminution considérable des effectifs (200 000 à 300 000 baleines bleues au début du 20e siècle dans le monde, 1 000 à 2 000 en 1995). Aussi la Commission baleinière internationale, créée en 1946, a-t-elle d'abord prescrit des limitations à la chasse puis a interdit complètement toute chasse commerciale en 1986. Un sanctuaire a été créé en 1994 dans l'Antarctique. Cependant, les mesures de protection ne peuvent être efficaces qu'à long terme, à la condition encore qu'elles soient effectivement observées (le Japon et la Norvège, en particulier, détournent les lois et continuent la chasse - encore 500 t commercialisées en 1995) et que les moeurs de chaque espèce soient parfaitement connues.
Mis à jour / révisé le 12-02-2009
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