Scoutisme de Baden-Powell |
S'il fallait représenter un scout par une technique, laquelle choisirais-tu?
Suite à son expérience militaire, Baden-Powell a repris le terme qui désignait les observateurs qui, avant le passage de la troupe militaire dans une région dangereuse, renseignaient l'état-major sur les détails remarqués tout autour d'eux.
L'éclaireur - le scout (en anglais) - est donc celui qui voit ce que les autres ne voient pas, comme aimait le rappeler BP :
« C'est une honte pour un éclaireur de se trouver en compagnie
de quelqu'un qui remarque une chose, grande ou petite, proche ou
lointaine, sur terre ou en l'air, qu'il n'a pas observée par lui-même. »
As-tu déjà lu le livre fondateur du scoutisme, Éclaireurs, de BP? Sur près de 300 pages, plus de 100 sont consacrées à l'observation.
Son but est clair. Le système éducatif qu'il a voulu mettre en place, veut créer de bons citoyens plus tard. Or, dit-il, qu'est-ce qu'un bon citoyen, sinon celui qui peut se rendre utile à autrui en :
Et voilà tous les jeux d'observation qui apparaissent pour exercer ce sens qui n'est pas inné : l'observation s'acquiert et s'entretient à tout âge.
Regarde un peu tous les jeux proposés par BP. Tu en verras énormément basés sur l'observation.
L'observation, ce n'est pas de la curiosité malsaine ou déplacée. Cependant, il faut pouvoir être curieux (dans une bonne mesure) pour découvrir et apprendre plein de choses. Regarder et observer n'est pas fouiner là où on ne doit pas!
Quand tu te promènes, ne garde pas ton regard rivé au sol (même s'il est bon de voir où tu poses les pieds!). Lève les yeux et regarde autour de toi. Ton regard doit embrasser tout, sol, ciel, gauche, droite... pour découvrir la nature, voir les gens que tu croises, repérer le bourgeon qui éclôt, la pièce perdue, la trace de pas...
L'observation ne s'arrête pas à la vue, au regard, même si c'est le premier sens auquel on pense quand on parle d'observation. Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende!
Lorsque tu es attentif, les petits bruits peuvent être (sans jeu de mots) très éclairants. Un envol d'oiseau pendant ton affût te renseignera de l'approche d'un animal qui se tapit dans l'ombre des fourrés, un petit cri étouffé, un appel au loin, etc.
Apprends le silence au-dedans de toi. La ville est souvent pleine de bruits amalgamés et permanents. Ton corps a besoin de calme et de repos. Dans la nature, au camp, pose-toi, repose-toi dans la paix de la campagne ou du bois, au bord du ruisseau, et découvre tous ces petits bruits si précis.
Les odeurs. Les bons pisteurs se dirigent d'abord à l'odorat. Lors de tes randonnées, apprends à reconnaître l'odeur caractéristique du bois de conifères, du chèvrefeuille, du bois que l'on vient d'abattre, de l'humus ou du petit animal en décomposition. Affine doucement ton odorat en t'y faisant aider par un véritable homme des bois tel un agent de la faune. Un vieux conseil de pisteur : évite de fumer car ça détruit ton goût et ton odorat.
Le toucher. Un bon toucher est tellement pratique pour se diriger dans le noir, pour se coucher et à se lever dans la tente sans utiliser de lampe. C'est bien utile parfois mais ... il faut s'exercer : reconnaître ses vêtements (pliés et triés convenablement au coucher, sinon, bonjour les dégâts!), sentir l'envers et l'endroit, prendre sa chemise avant son chandail. Essaie, au début, c'est vraiment marrant comme résultat. Par la suite, fais un concours surprise de vitesse : rigolade garantie avec les inexpérimentés.
Tu vois, si, à la meute déjà, le louveteau ouvre grands les yeux et les oreilles, ce n'est pas pour rien. Et à la troupe, l'apprentissage doit continuer si on veut se mériter le nom de scout.
Une fois tes observations effectuées, il ne faut pas en rester là. Il faut les mettre ensemble et pouvoir en déduire quelque chose. Beaucoup de jeux tels sont d'une grande utilité pour cet exercice. Il ne faut pas observer pour observer mais pour agir ensuite... en connaissance de cause.
BP dit encore dans son livre Éclaireur :
« L'observation est en fait une habitude à laquelle il faut entraîner les garçons. Le tracking, ou art de suivre les pistes, est un moyen intéressant d'y parvenir. La déduction est l'art de raisonner après coup et de tirer la signification de ce qu'on a observé. Quand un garçon a été entraîné à avoir l'habitude de l'observation et de la déduction, un grand pas a été fait pour le développement de sa personnalité. »
Mis à jour / révisé le 22-04-2009
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