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Il y a longtemps, très longtemps...
La Sambre coulait encore entre des collines couvertes de forêts. Pas de Farciennes, ni d'Aiseau, ni de Roselies. Parfois, une clairière ouverte par la hache ou par le feu. Quelques huttes, des hommes rudes. Chasseurs, pêcheurs ou éleveurs, tous croyaient aux fées. Dans ces bois immenses, ils les apercevaient souvent. Ils conversaient parfois avec elles. Celle de Farciennes brillait particulièrement par sa beauté. C'était une fée de charme avec sa longue robe blanche aux reflets d'étoiles. Ses cheveux d'or jaillissaient d'un chaperon noir bordé de perles et coulaient en liberté sur ses épaules. Cette fée avait élu domicile dans le bois de Brou, sur la rive droite de la Sambre. C'est de là qu'elle partait pour exercer sa puissance sur les contrées environnantes...
Perchée au haut d'un chêne séculaire, elle portait ses regard très loin. Elle traversait l'air dans un char tiré par les oiseaux. Seuls les rossignols ne traînaient pas le véhicule ailé, préposés qu'ils étaient à l'orchestre choisi par la fée. Chaque soir, la jolie blonde s'endormait, bercée par ce joyeux concert. En hivers, ces frileux chanteurs cédaient la place aux vent du Nord
Un jour, un jeune berger vint avec son troupeau aux abords du bois de Brou. Étonné d'entendre tant de rossignols, il conçut le projet de capturer les passereaux afin de les mettre en cage et de les vendre.
Il se glissa parmi les fougères et déposa ses gluaux dans la clairière. Mais comment attirer les oiseaux vers lui et vers les pièges?
Le lendemain, la fée à peine partie en mission, le berger sauta sur une grosse pierre, porta sa flûte aux lèvres et en tira les meilleurs accords. Jamais il ne captura autant de rossignols. Sept fois il revint, sept fois il s'en retourna chargé d'un lourd butin. Mais à la huitième fois, la fée l'attendait. Elle s'était, en effet, aperçue que le nombre de ses musiciens ne cessait de diminuer :
Un geste.
Une baguette magique.
Un cri terrible.
Un craquement sourd.
La pierre qui s'ouvre.
Le malheureux pâtre qui disparaît à jamais dans le roc.
À partir de ce jour, lorsque le douzième coup de midi retentissait, la Pierre aux Rossignols faisait un tour sur elle-même : c'était, disait-on, l'âme du prisonnier qui tentait de s'évader...
Mis à jour / révisé le 21-11-2008
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