Le feu
Comment allumer un feu
Danger du feu
Source de chaleur et de réconfort, le feu est néanmoins une source de danger omniprésente. Plus de 70% des feux de forêts au Québec sont causés par la négligence humaine et non par la foudre, contrairement à la croyance populaire.
- On ne laisse jamais un feu sans surveillance : on ne laisse donc pas mourir le feu durant la nuit, au moment d'aller dormir sous la tente. Il faut s'assurer qu'il soit complètement éteint;
- Prévoir un moyen d'urgence à proximité pour éteindre le feu : chaudière d'eau et/ou tas de sable. Parce que ne sait jamais ce qui peut arriver : vent qui se lève, éclatement du bois projetant des tisons, etc.;
- Se méfier des tisons virevoltant au vent, car ils peuvent être la source d'un début d'incendie : un tison tombant dans des feuilles mortes, dans des aiguilles de conifères ou dans de l'herbe sèche trouvera le combustible nécessaire pour démarrer un feu non désiré, à l'insu de tous. Les coups de vents peuvent être très dangereux, dispersant à l'extérieur de l'aire de feu de plus gros tisons.
- L'environnement dans lequel se fait un feu fait toute la différence. Dans une sablière, les risques d'incendie sont minimes alors que dans une forêt de conifères, avec un sous-bois recouvert d'aiguilles, les risques sont très élevés : il faut donc constamment être vigilant et demeurer sur nos gardes.
Bien que les arbres dans une forêt soient verts (ce n'est pas du bon bois sec de feu), lors d'un incendie de forêt, avec l'effet thermique et l'intensité des flammes, sans oublier tous les détritus combustibles sur le sol, ces arbres s'embraseront quand même. C'est sans parler des conifères : leur sève (résine) est très inflammable. Qu'ils soient morts ou vivants, lors d'un incendie de forêt, les conifères brûleront avec plus de facilité que les feuillus.
Le plus grand danger de feu invisible est ce qu'on appelle un feu de profondeur (feu de racines). Ce type de feu peut couver pendant plusieurs semaines dans le sol sur un vaste territoire avant d'être détecté. Il s'attaque aux racines des arbres et au sol organique (humus).
En conclusion : on n'est jamais trop prudent avec le feu.
Choisir et préparer l'aire de feu
- Endroit dégagé, jamais à la base des arbres, jamais sous un couvert de branches, préférablement sur le sable, la roche, la terre franche mais jamais sur la terre noire ou l'humus, à l'abri des grands vents;
- Nettoyer l'emplacement et au-delà du périmètre : dégager le sol des branches, feuilles mortes, brindilles et toutes autres matières inflammables;
- À l'aide d'une pelle, creuser un trou pour éviter la dispersion des braises et effacer les traces du feu lors du départ (faire le tas de débris pas trop loin!). Cela permet aussi de s'assurer que le feu ne repose pas sur des racines. Si en creusant on trouve des racines, il faut impérativement changer l'emplacement du feu.
- Délimiter l'aire de feu à l'aide de roches. Éviter les pierres des cours d'eau, car sous l'effet de la chaleur, elles peuvent fendre et même éclater.
Préparer le bois
En camp terrestre, lorsque la patrouille arrive sur son aire de campement, elle doit diviser les tâches à faire. Bien sûr, il faut monter la tente. Mais il faut également rassembler le bois nécessaire au feu de cuisson et au bivouac, chose qu'on oublie trop souvent et qu'on remet toujours à plus tard, juste avant de faire le feu ou bien après une belle pluie qui aura tout mouillé le bois. D'ailleurs, une toile pour recouvrir la corde de bois ne sera pas un luxe! Le bois à chercher doit donc être sec, mort mais non pourri.
S'il a plu, trouver par terre des brindilles sèches sera un peu plus difficile. On peut alors se retourner vers les branches d'arbres des conifères. À la base de l'arbre, les premières branches sont souvent dépourvues d'aiguilles. Ce sont donc des branches mortes. Il y a bien des chances qu'elles soient sèches grâce au reste de l'arbre qui les protègent contre la pluie. Si l'heureux hasard fait qu'une branche entière est dépourvue d'aiguille, c'est qu'elle est complètement morte. La couper au ras du tronc avec une scie.
Un tronc d'arbre trouvé par terre peut être pourri et/ou tout détrempé. À l'aide d'une hache, on peut enlever la surface mouillée (ou la partie pourrie) et atteindre la partie saine. On peut même faire des éclisses de bois si on peine à trouver de la brindille.
Une fois le feu allumé, il n'attendra pas pour se faire alimenter. Si on vient à manquer de bois, il s'éteindra! Il faut donc prévoir une quantité suffisante pour la durée du feu (cuisson, veillée, etc.). Dès que les flammes seront vives et qu'il y aura de bonnes braises, le feu aura besoin de gros combustible : de la grosse bûche ou des gros rondins. Certes, on peut utiliser des branches, mais il faudra alors continuellement alimenter le feu et cela donnera plus de flamme, ce qui n'est pas désiré pour un feu de cuisson (mais qui pourrait être pratique pour une veillée).
Les brindilles : elles serviront à démarrer le feu et non à l'alimenter.
Démarrer un feu
Allumer un feu dans un poêle à combustion lente est très simple : trois ou quatre boules de papier et une bûche peuvent faire l'affaire. Ce qui n'est pas du tout le cas à l'extérieur : le feu demande plus de finesse et de minutie. La technique la plus simple et la plus facile est celle de la pyramide :
- Commencer par une ou deux boules de papier chiffonnées : ça, c'est pour les louveteaux! Sinon aux scouts, on se passe de papier et on utilise ce qu'il y a dans la nature :
- L'écorce de bouleau est excellente. Sur l'arbre, n'enlever que la partie décollée : ne pas tirer dessus.
- Le foin, de l'herbe sèche ou de la paille.
- L'amadou : espèce de chevelure que l'on retrouve sur l'écorce des conifères d'un certain âge.
En avoir en quantité suffisante pour créer une flamme vive.
Peuvent aussi aider au démarrage du feu : pommes de pin (cocottes) sèches et ouvertes. Les feuilles mortes peuvent également aider, à condition d'être parfaitement sèches. Le charbon de bois (ancien tison) sera une bonne béquille une fois le feu démarré pour obtenir rapidement les premières braises. - Faire autour un carré avec des branches de grosseur moyenne.
- À l'intérieur du carré, sur le papier, mettre de la petite brindille. On n'insistera jamais assez sur l'expression petite brindille. Aussi petite que l'extrémité des branches d'arbre (2 mm de diamètre max). D'ailleurs, on peut mettre quelques branches de conifères avec des aiguilles, rouge de préférence parce que sèche : elles procureront de vives flammes.
- Commencer à élever une pyramide avec des petites branches (5 mm de diamètre) qui recouvriront les petites brindilles. Penser à laisser une petite ouverture pour aller allumer le papier. Faire cette ouverture en fonction de la provenance du vent afin que celui-ci pousse la flamme vers le milieu.
- Continuer la pyramide avec de la branche de 10 mm de diamètre. Laisser de l'espace entre les branches, car le feu a besoin d'air.
- Le feu est prêt à être enflammé. Une seule allumette suffit. Lorsqu'elle embrasera le papier, ne pas souffler dessus. Laisser le temps à la flamme de consumer du matériel afin qu'elle se propage aux petites brindilles et génère suffisamment de chaleur, ce qui créera de la mini braise. S'enflammeront ensuite les petites branches. À ce stade, on peut aider le feu avec un souffle de longue haleine.
- Par la suite, être prêt à rajouter graduellement de la branche de plus en plus grosse. Y aller selon l'intensité du feu.
Éteindre et faire disparaître les traces d'une aire de feu
Le plus facile pour ne laisser aucune trace, c'est de laisser les tisons se consumer jusqu'à ce qu'ils soient devenus de la braise. Si ce n'est pas possible, rassembler les tisons dans le fond du trou (ne pas les disperser aux quatre vents). Arroser le tout copieusement avec de l'eau. On n'est jamais trop prudent : le trou doit être complètement inondé et on doit cesser de voir des bouillonnements. Prendre une branche et gratter le fond du trou pour savoir si c'est encore chaud. Une fois bien éteint, reboucher le trou : voilà, il n'y a plus de traces du feu.
Mis à jour / révisé le 29-12-2009
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