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 Scoutisme de Baden-Powell 

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 Lord Robert Stephenson Smith
Baden-Powell of Gilwell

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(suite - 2/6)

Ceci convenait très bien à notre jeune aspirant qui aurait souffert sous les ordres d'un chef trop rigide; sa carrière militaire va durer trente ans... Il organise des fêtes et des concerts pour son régiment et ne perd pas une occasion de faire une expédition.

C'est dans ces conditions-là qu'il apprend personnellement ce qu'il appellera le « métier d'éclaireur » et l'art de conduire les hommes. La chasse lui enseigne l'habileté, la ruse, l'audace et l'observation. Il devient ainsi expert à la chasse au sanglier. D'ailleurs, il considère le sanglier comme le roi de la jungle :

« Lorsqu'il vient boire au trou d'eau, tous les autres, y compris le tigre, le buffle et l'éléphant, quittent furtivement la place, cherchant à se persuader qu'après tout, ils n'ont pas grand soif ou qu'ils préfèrent boire ailleurs... » « Il est courageux et rapide, rude et bon sauteur, est un adepte du franchissement. » « Il est convaincu que les cultures indigènes, melons, cannes à sucre et céréales sont destinées à sa consommation personnelle, et donc, il y puise largement... »

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Âgé de vingt-six ans, il est promu capitaine. Il expérimente des méthodes nouvelles. "Drill" au minimum, responsabilités au maximum; il groupe ses hommes en patrouilles, il leur apprend à suivre une piste, à se tenir cachés, à faire des croquis... Il veut que tout éclaireur sois prêt; il leur donne donc une devise en caricaturant ses initiales (Be Prepared - Sois Prêt). Quand l'ennemi n'est pas là, il organise l'entraînement sous forme de jeu et le soir, il rassemble ses hommes pour un bivouac ou une veillée. Les soldats les plus méritants obtenaient des récompenses spéciales, notamment un badge qui ressemblait au symbole traditionnel du point nord sur la boussole.

Comme son revenu était faible, B-P utilisait aussi sa plume comme écrivain ou comme artiste. Ses meilleurs dessins sont peut-être ses dessins d'animaux, car il ne cessa jamais d'aimer à les étudier et il se donna encore à cette tâche importante à la fin de sa vie au Kenya. De temps en temps, il éprouvait le besoin de s'éloigner un peu de la civilisation et, avec un ou deux indigènes, il partait dans la nature vers quelques coins peu fréquentés où il pouvait dessiner et observer dans la solitude. C'est ainsi qu'il posa les fondements de son extraordinaire connaissance de la nature, mais aussi des habitudes et des moeurs des indigènes.

En 1884, B-P parcourt les Monts Drakensberg et va chasser dans l'Hinterland de Lourenço Marques. Puis il fut désigné pour une mission secrète de haute importance dans le Natal, à la limite de la frontière avec les Boers. Son but était d'obtenir des renseignements précis sur les passages possibles à travers la chaîne des Drakensberg, frontière entre les deux pays. Pendant un mois, il parcourut mille kilomètres à cheval, rectifia la carte militaire qui lui servait de base dans sa recherche des points stratégiques.

Son déguisement était tellement bon qu'en saluant son Major en passant dans une ville, celui-ci le prit pour un vagabond en quête d'aumônes et grogna furieusement :« Passez votre chemin. »

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Cette expédition lui permit aussi de faire la découverte des habitants boers et anglais, d'apprendre ce qu'ils pensaient les uns des autres et de l'avenir de leur pays. De retour, il fit trois ans de service en Europe comme « espion ». B-P considérait que l'espion n'était pas forcément « l'individu bas et méprisable que le nom implique; il est invariablement à la fois courageux, débrouillard et intelligent ». Aux Damanelles, il découvrit que les soi-disant nouveaux canons d'une puissance formidable installés par les Turcs pour garder le détroit n'étaient en fait que les mêmes anciennes pièces recouvertes d'une bâche. Dans un chantier naval, il réussit à recueillir le maximum de renseignements, tout en semant les deux gardiens qui l'avaient repéré. En Russie, il échappa de peu à cinq ans de prison sans procès en passant une semaine à observer des manoeuvres de nuit comportant d'intéressantes expériences avec des projecteurs.

En 1887, Baden-Powell est aide de camp à l'État-Major de son oncle, Sir Henry Smyth au Cap (Afrique du Sud). La première année fut paisible, par contre la révolte des Zoulous donna lieu à de très pénibles combats; B-P y fut promu major. Les trois années suivantes, il les consacra à un poste de secrétaire militaire et d'officier du service des renseignements à Malte, travail qu'il jugea des plus intéressants.

En 1890, Baden-Powell est envoyé en mission en Yougoslavie pour relever le plan des fortifications de la capitale. Il se déguise en chasseur de papillons, avec sa boîte, son filet et tout ce qu'il fallait pour dessiner et se mit à se promener aux alentours des fortifications, observant et faisant des croquis sur son carnet. Il avait tout prévu. Les soldats admiraient les dessins de papillons reproduits sur le carnet que leur montrait B-P, mais ils n'ont bien sûr pas deviné que ces jolies lignes sur les ailes du papillon représentaient le tracé des fortifications et que ces gros points sur les ailes montraient le nombre et la position des canons!

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Les taches sur les ailes révèlent la forme de la forteresse et indiquent la position et le type des armes déployées.

Canons de gros calibre spy_legende1.gif
Canon de campagne spy_legende2.gif
Mitrailleuse spy_legende3.gif

N.B.: L'impression du schéma se fera sur la page suivante.

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