Accueil

 Help!
 
scout

 Scoutisme de Baden-Powell 

technique
print

 Lord Robert Stephenson Smith
Baden-Powell of Gilwell

1 2 3 4 5 6

(suite - 4/6)

MAFEKING

En Juin 1899, B-P est chargé de lever discrètement deux bataillons et d'organiser les forces de police sur la frontière Nord-Ouest de la colonie du Cap (Afrique du Sud) afin de les préparer à une éventuelle agression des Boers. Mafeking était une petite ville dont l'importance dépassait celle de sa population et de son étendue : c'était un centre commercial bien situé et il était essentiel de le conserver afin de sauvegarder le prestige Britannique aux yeux des indigènes. C'est là que B-P y installa les stocks qu'il recevait du Cap et son régiment tout entier.

Les Boers étaient des colons Hollandais qui, quelques années plus tôt, avaient émigré massivement (10 000 d'entre eux environ) de la colonie britannique du Cap vers l'intérieur du pays et même formé deux états indépendants : L'Orange et le Transvaal. Pour défendre la frontière, B-P avait disposé, outre son régiment à Mafeking, un à 25 km au Nord dans la province du Bechuanaland et un autre - recruté en Rhodésie - à Tuli, sur la principale route du Transvaal menant en Rhodésie.

Le 11 octobre 1899, la guerre éclate. Le 12 octobre, la ville est assiégée et ce, jusqu'au 17 mai 1900. Il n'y avait aucune défense naturelle; c'était le plein veldt (plateau steppique). Mafeking comprenait la ville des colons aux toits de fer blanc disséminée en pleins champs où vivaient un millier d'hommes nouvellement armés et organisés, 600 femmes et enfants, et, la ville indigène constituée de huttes circulaires en pisé rouge aux toits de chaume, abritant 7 000 personnes. Un système de tranchées avec de petits forts fut rapidement construit autour de la ville, juste à temps pour affronter les 10 000 hommes du général Cronje. Devant le peu de défenses de la place, ce dernier jugea que la ville se rendrait très vite et ne risqua pas la vie de ses hommes; il attendit la reddition... qui ne vint jamais.

sengager.gif
L'enthousiasme des jeunes à s'impliquer dans le siège de Mafeking

À l'intérieur de la ville, B-P rendit la vie amusante, du moins pleine d'humour. Pour prévenir les attaques nocturnes, il fit installer à chaque fort des projecteurs, et, de temps en temps, passait un faisceau lumineux sur la région. Mais il y avait en fait qu'un seul projecteur qui était transporté rapidement de place en place. La nuit, B-P se munissait d'un mégaphone et, s'approchant au plus près des lignes ennemies, causait bien de l'émoi aux sentinelles, grâce à ses dons de ventriloque imitant la voix d'un officier : il donnait l'ordre de se déplacer en silence, puis prenant le rôle du sergent, il disait, par exemple, « baïonnette au canon! », ce qui ne manquait pas de provoquer un feu nourri de la part des Boers qui passaient des nuits agitées alors que les Britanniques prenaient tout le repos dont ils avaient besoin.

Au départ, les réserves étaient assez importantes, mais peu à peu, il fallut se rationner. B-P avec son État-Major se contentait de rations inférieures à celles des soldats pour juger par eux-mêmes de ce qu'il était possible de donner au minimum. Les chevaux puis les ânes servirent au ravitaillement. Rien n'était perdu : crinières et queues remplissaient les oreillers et les matelas de l'hôpital; les fers étaient fondus pour en faire des obus; la chair transformée en saucisses, la peau, les sabots, et la tête en pâté ou en soupe comme les os, qui, broyés, étaient ajoutés à la farine. L'avoine des chevaux et même la poudre de riz furent consommés. B-P dessina des billets de 10 shillings pour payer ses hommes tous les mois; ils étaient remboursables après le siège, mais les gens les conservèrent en souvenir. Il fallut de même imprimer des timbres-poste et, pour faire une surprise à B-P, son État-Major y fit figurer son portrait. B-P ravi, mais gêné, fit remplacer son effigie par celle d'un garçon à bicyclette.

On ne parlait pas encore de scouts, mais seulement de cadets, le terme scout étant réservé aux éclaireurs militaires. Mais c'est bien à Mafeking que B-P découvrit le scoutisme. Il avait remarqué qu'il était possible de faire confiance à de jeunes garçons à qui l'on donne des missions précises. Lord Cecil, chef d'État-Major, s'était en effet chargé de constituer un corps de cadets. Il leur donna un chef en la personne du jeune Warner Goodyear et leur permit de revêtir l'uniforme militaire. Équipés de bicyclettes, ils portaient le courrier à l'intérieur de la ville et jusque dans les forts, ou bien, profitant du peu d'attention que l'on portait à ces enfants, ils traversaient en civil les lignes ennemies et revenaient avec de nombreux renseignements sur leur position.

Le 12 mai, alors que les Boers tentaient une attaque de la ville, qui fut d'ailleurs repoussée, on apprit qu'une colonne de secours était en marche et, le 16 mai, l'avant-garde rentrait dans la ville : le propre frère de B-P en faisant partie. Le 17 mai, la garnison de Mafeking était relevée : la mission de B-P était réalisée; il avait retenu pendant 217 jours d'importantes forces Boers, permettant ainsi le débarquement des forces britanniques. Le « Cadet Corps » est au premier rang, devant toutes les autres unités de la garnison. B-P était devenu une sorte de héros national dans tout l'Empire britannique. Nulle part il était plus populaire que parmi les jeunes gens qui étaient surexcités par l'exemple des « cadets de Mafeking ». Il devient le plus jeune major-général de l'armée.

L'APRES-MAFEKING

B-P continue sa carrière militaire; il doit former alors la police Sud-Africaine. Il reprend encore une fois le système des patrouilles. Il choisit un uniforme pratique : le chapeau à large bords, la chemise beige, le foulard et la culotte courte. Il y applique la décentralisation de la responsabilité. Il se sert d'hommes jeunes, intelligents, capables d'initiative, non des anciens dont on avait fait des machines sans âmes et incapables d'agir sans ordres directs. Il invente un uniforme qui restera célèbre, trouve des chevaux forts au lieu d'attendre de recevoir des chevaux réduits à l'état de squelette après leurs longs voyages. Une fois la guerre terminée, la nouvelle responsabilité de sa police fut de pacifier le territoire : tact, fermeté, justice, compréhension, charité et soins, tels furent les moyens pris par les hommes de B-P pour cette mission de paix.

En 1903, B-P est nommé inspecteur général de la cavalerie pour l'Angleterre et l'Irlande. Il s'applique à transformer cette armée en y adoptant ses méthodes qui avaient déjà fait leurs preuves. À la fin de cette fonction, B-P est proche de la retraite militaire et se consacre de plus en plus aux Boys-Scouts.

prev.gif   next.gif

haut.gif     haut1.gif



Mis à jour / révisé le 07-11-2008
Signaler une erreur